À partir de septembre 2025, la réforme du complément de libre choix du mode de garde (CMG) change la donne pour les familles monoparentales. Désormais, les parents isolés qui emploient directement une assistante maternelle ou une garde à domicile pourront percevoir cette aide jusqu’aux 12 ans de leur enfant, contre 6 ans auparavant. Une mesure qui vise à réduire les inégalités et à soutenir le retour à l’emploi.
Un soutien accru face à des coûts élevés
Le CMG fait partie de la Prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE), versée par les Caisses d’allocations familiales (CAF). Concrètement, il permet de prendre en charge une partie du salaire de l’assistante maternelle ou de la garde d’enfant à domicile, ainsi que les cotisations sociales associées. Jusqu’ici, il cessait d’être versé à partir des 6 ans de l’enfant, ce qui obligeait de nombreux parents seuls à assumer entièrement le coût de la garde dès l’entrée à l’école primaire.
Or, les chiffres montrent que l’addition reste lourde. Selon la Drees, le recours à une assistante maternelle représente en moyenne 750 euros par mois pour un enfant gardé à mi-temps, avec un reste à charge d’environ 250 euros après aides. Pour une garde à domicile, la facture grimpe souvent au-delà de 1 000 euros par mois, même après intervention du CMG et du crédit d’impôt emploi à domicile. Prolonger la durée d’éligibilité jusqu’aux 12 ans de l’enfant permettra donc aux parents isolés d’économiser plusieurs milliers d’euros sur la période.
Cette extension est particulièrement bienvenue pour les familles monoparentales, dont le taux de pauvreté atteint 35 % (Insee). Elles cumulent souvent isolement, contraintes professionnelles et charges financières importantes. Le gouvernement espère ainsi limiter les renoncements à l’emploi liés au coût prohibitif de la garde d’enfants au-delà de 6 ans.
Une réforme encadrée mais encore limitée
Autre nouveauté introduite dès septembre : en cas de garde alternée, les deux parents pourront désormais percevoir le complément, proportionnellement au temps de garde. Une mesure qui vise à corriger une situation jugée injuste, car seul le parent officiellement désigné comme « allocataire principal » en bénéficiait jusqu’ici.
En revanche, la réforme reste ciblée. Elle ne concerne que les parents employant directement une assistante maternelle ou une garde à domicile. Les familles qui passent par une association ou une entreprise de services à la personne ne sont pas incluses dans ce nouveau dispositif. De plus, les plafonds de ressources qui conditionnent le montant de l’aide n’ont pas été modifiés. En 2025, le CMG peut couvrir entre 177 et 532 euros par mois pour une assistante maternelle, et jusqu’à 922 euros pour une garde à domicile, selon le niveau de revenu et l’âge de l’enfant.
Au-delà du CMG, d’autres mécanismes demeurent mobilisables : le crédit d’impôt emploi à domicile, qui rembourse 50 % des dépenses engagées, ou encore les dispositifs d’aide proposés par certaines collectivités ou employeurs. Mais tous ces soutiens restent souvent complexes à cumuler et peu lisibles pour les familles.
En allongeant la durée d’attribution du CMG, l’État envoie un signal fort : celui d’un investissement dans la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Comme l’a rappelé la Caisse nationale des allocations familiales, « chaque euro investi dans la garde d’enfants est un euro qui facilite l’accès à l’emploi et limite la précarité des foyers ». Reste à voir si cette mesure sera suffisante pour réduire les inégalités territoriales dans l’accès à la garde, particulièrement marquées entre zones urbaines et rurales.